Dans cet article, je vous expose les grandes étapes pour investir votre patrimoine, qu’il soit modeste ou conséquent. Ces conseils sont indicatifs : vos décisions doivent tenir compte de votre niveau de tolérance au risque et de votre horizon de placement.

Étape 1 : Constituer un fonds d’urgence

Avant tout investissement, commencez par vous constituer un fonds d’urgence équivalent à 3 à 6 mois de dépenses (et non de revenus). Ce capital doit rester disponible et sécurisé, idéalement placé sur un high-yield savings account offrant aujourd’hui un rendement autour de 4 %. Ne vous limitez pas au savings account de votre banque ; recherchez une solution assurée FDIC jusqu’à 250 000 $, garantissant votre argent même en cas de faillite bancaire.

Étape 2 : Maximiser votre 401(k)

Si vous disposez de cash entre 0 $ et 23 500 $ (ou plus si vous avez plus de 50 ans ou plus de 60 ans), votre priorité est de maximiser votre 401(k) via votre employeur ou un solo 401(k) si vous êtes indépendant. Ce plan d’épargne retraite réduit vos impôts et prépare votre avenir. En cas de retour en France, les retraits après 59 ans et demi seront imposés aux États-Unis, mais pas en France. Le 401k est la pierre angulaire de votre patrimoine aux États-Unis.

Étape 3 : Exploiter un Roth IRA

Pour le cash entre 23 500 $ et 30 500 $, envisagez de maximiser un Roth IRA, qui offre des avantages fiscaux intéressants. Attention cependant aux limites de revenus : si vous dépassez ces seuils, vous pouvez toujours utiliser une backdoor Roth IRA conversion.

Étape 4 : Investissements complémentaires

Une fois ces bases établies, réfléchissez aux allocations pour le reste de votre patrimoine. Voici quelques suggestions, avec des montants indicatifs qui peuvent varier en fonction de vos besoins :

Entre 30 500 $ et 150 000 $
– Compte titre (brokerage account) : Investissez dans un mélange d’obligations et d’actions adapté à votre horizon de placement.
– After-tax 401(k) : si vous y avez accès, maximisez-le.
– Comptes 529 : Si vos enfants prévoient des études universitaires aux États-Unis, ces comptes peuvent être avantageux.

Entre 150 000 $ et 2 millions $
– Immobilier locatif : Vous pouvez commencer à considérer un investissement dans l’immobilier locatif (hors résidence principale) en limitant la part de votre patrimoine liquide immobilisée à 30 %. Par exemple, avec 100 000 $ en capital (soit 300 000 $ avec un effet de levier), vous pourriez investir dans :
– Un bien immobilier en dur (France ou États-Unis).
– Des REITs (Real Estate Investment Trusts) pour plus de liquidité.

Attention, l’immobilier en dur implique des contraintes (gestion des locataires, réparations) et est moins liquide. Si vous empruntez à des taux élevés, la rentabilité de l’investissement doit justifier ce coût. En général, je ne conseille pas ce type d’investissement avec les taux élevés actuels, mais c’est au cas par cas.

Il est aussi possible d’emprunter jusqu’à 85% de votre argent investi (hors comptes retraite). Le taux d’emprunt est très intéressant (4.5% à l’heure où j’écris ces lignes) et vous pouvez faire ce que vous voulez de l’argent emprunté.

Entre 2 millions et 14 millions $

À ce stade, vous pourriez :
– Acheter un immeuble entier de rapport.
– Diversifier avec des investissements alternatifs, mais attention ce type d’investissement est moins régulé et liquide que les marchés financiers.
– Continuer d’investir sur les marchés financiers, éventuellement en utilisant des solutions plus sophistiquées.

Étape 5 : Patrimoines supérieurs à 14 millions $

Pour des patrimoines très élevés, des stratégies avancées deviennent nécessaires pour optimiser la transmission et réduire l’estate tax américaine (40 %). Ces stratégies incluent la création de trusts et de LLCs, qui nécessitent une planification approfondie avec des experts.

Conclusion

Peu importe le montant de votre patrimoine, une stratégie d’investissement bien pensée repose sur trois piliers essentiels : sécuriser votre épargne de base, maximiser les outils fiscaux avantageux et diversifier vos investissements. Adaptez toujours vos choix à vos objectifs, à votre horizon de placement et à votre tolérance au risque. Évitez aussi les plus mauvais placements !

N’hésitez pas à prendre rendez-vous pour discuter de votre situation particulière.

Votre conseiller

Guillaume

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