S’expatrier aux États-Unis : ce que vous devez vraiment savoir

Navigation rapide

L’expatriation aux États-Unis attire chaque année de nombreux Français, mais réussir son installation ne s’improvise pas.

L’une des premières questions que mes clients me posent est simple : « Par où commencer ? ». La réponse, elle, est plus complexe, car chaque situation est unique. Une chose est certaine : une bonne préparation est la clé d’une expatriation réussie.

Préparer son départ aux USA : les étapes financières essentielles

Avant de partir, il est crucial de revoir vos actifs financiers. Beaucoup pensent qu’il suffit de conserver leurs comptes bancaires et placements français. En réalité, cela peut poser de sérieux problèmes fiscaux une fois installé aux États-Unis.

Si vous prévoyez un séjour court, inférieur ou égal à trois ans, il est préférable de sécuriser vos contrats d’assurance vie et vos PEA en les orientant vers des fonds en euros ou des actions individuelles. L’IRS considère en effet ces placements comme des « Passive Foreign Investment Companies » (PFIC), entraînant une fiscalité très défavorable.

Le PER, quant à lui, reste une enveloppe qui passe correctement grâce à la convention fiscale franco-américaine : inutile d’y toucher. En revanche, vos livrets réglementés, même défiscalisés en France, deviennent imposables aux États-Unis. Ne les conservez que si vous avez réellement besoin de liquidités.

Pour une expatriation longue durée, il est conseillé de réduire au maximum vos avoirs dans les enveloppes fiscales françaises et de fermer vos livrets réglementés, puisque les taux d’intérêt sont généralement plus avantageux aux États-Unis. Concernant la Caisse des Français de l’Étranger (CFE), elle est rarement intéressante pour les expatriés américains et peut souvent être évitée.

Les comptes bancaires : anticiper pour éviter les blocages

Croire que votre carte bancaire française suffira sur place est une erreur fréquente. Aux États-Unis, il est indispensable d’ouvrir plusieurs comptes internationaux dès le départ, notamment auprès de solutions comme Wise, Revolut ou Boursobank. Prévoyez également de disposer à la fois de cartes Visa et Mastercard. Certaines cartes sont parfois refusées sans raison, et avoir plusieurs options permet de voyager et de payer sans stress. Activez le débit différé (« credit ») plutôt que le débit immédiat : ce mode de fonctionnement est essentiel pour louer une voiture, réserver un hôtel ou effectuer certains paiements courants.

Les démarches prioritaires après l’arrivée aux Etats-Unis

Dès votre installation, certaines démarches administratives doivent être effectuées rapidement pour éviter de vous retrouver bloqué.

La première est l’obtention du Social Security Number (SSN). Beaucoup de nouveaux arrivants attendent trop longtemps pour le demander. C’est une erreur, car sans SSN, impossible d’ouvrir un compte bancaire, de commencer à construire un historique de crédit ou même de demander un permis de conduire. Le délai minimal est de 14 jours après votre arrivée, et la demande peut se faire en ligne en quelques minutes sur le site officiel ssa.gov.

La deuxième priorité est la construction de votre credit score. Aux États-Unis, sans historique de crédit, vous n’existez pas financièrement. Pour démarrer, il est recommandé de demander une secured credit card, puis de toujours payer vos factures à temps. Même un jour de retard peut avoir des conséquences négatives. Il est également conseillé de ne pas utiliser plus de 30 % du plafond de crédit qui vous est accordé.

Le permis de conduire américain doit aussi être une priorité. Vous disposez de trois mois pour le passer. Au-delà, votre permis français n’est plus reconnu, et sans permis US, il est souvent impossible de louer une voiture. Dans certaines grandes villes comme San Francisco, les délais pour obtenir un rendez-vous au DMV peuvent atteindre plusieurs mois. Anticipez.

Fiscalité américaine : les pièges à éviter quand on s’expartie

La fiscalité est sans doute le domaine où les expatriés commettent le plus d’erreurs. Beaucoup pensent que seuls leurs revenus américains doivent être déclarés. C’est faux. Une fois résident fiscal américain, vous devez déclarer l’ensemble de vos revenus mondiaux via le formulaire 1040.

De plus, le FBAR est obligatoire dès lors que vous détenez plus de 10 000 dollars cumulés sur des comptes bancaires à l’étranger. Les comptes défiscalisés en France, tels que le Livret A, deviennent imposables aux États-Unis.

Pour optimiser votre fiscalité, il est possible d’utiliser le Foreign Tax Credit afin d’éviter une double imposition. Les revenus immobiliers perçus en France doivent continuer d’être déclarés en France. Enfin, sachez que toute donation supérieure à 100 000 dollars doit être déclarée aux autorités américaines.

Combien de temps rester pour que l’expatriation aux USA soit rentable ?

La question du retour ou de la durée de séjour se pose souvent. Si vous restez moins de deux ans, il est généralement préférable de conserver vos comptes français tels quels.

Entre deux et cinq ans, tout dépend de votre situation personnelle, une analyse approfondie s’impose.

Au-delà de cinq ans, il devient essentiel d’optimiser vos finances pour le système américain et d’intégrer pleinement la logique locale.

Les erreurs fréquentes des expatriés français aux États-Unis

L’expérience montre que quatre erreurs reviennent régulièrement : conserver tous ses comptes français sans adaptation, retarder la demande du SSN, négliger la construction d’un crédit score et oublier de déclarer ses comptes étrangers. Ces imprudences peuvent coûter cher, aussi bien sur le plan administratif que fiscal.

Conclusion : réussir son expatriation aux États-Unis demande de la préparation

Réussir son expatriation aux États-Unis nécessite bien plus que de faire ses valises. C’est une préparation financière, administrative et fiscale qui conditionne votre qualité de vie et votre sérénité sur place. Chaque parcours est unique, mais les règles de base restent universelles : anticiper, adapter ses placements, construire son crédit et respecter les obligations fiscales.

Pour aller plus loin et éviter des erreurs coûteuses, il est recommandé de consulter un conseiller spécialisé en expatriation franco-américaine. Un accompagnement personnalisé peut vous faire économiser des milliers de dollars et vous permettre de profiter pleinement de votre expérience américaine.

Image de Nicolas Benit

Nicolas Benit

Nicolas Benit est conseiller en planification financière au sein de Oui Financial, un cabinet indépendant enregistré auprès de la SEC aux États-Unis (Cabinet CRD #298549), spécialisé dans la planification financière entre la France et les États-Unis. Il accompagne les Français expatriés ou en retour en France sur les sujets de fiscalité, retraite, investissement et transmission.

Être enregistré auprès de la SEC ne constitue pas une approbation de compétence ou de qualité de service. Plus d’informations sur adviserinfo.sec.gov.

Navigation rapide

ABONNEZ-VOUS A NOTRE BLOG

Oui Financial

Autres articles récents

Votre intérêt financier est notre priorité

Nous ne vendons pas de produits financiers.

Nous ne recevons pas de commissions.